Le premier : "Inventez la suite de Victor et Lili, ces deux êtres si différents qui se sont rencontrés par hasard"
Vous pouvez rendre un dessin, un reportage photo, un collage ou même un récit. Ce concours est ouvert à tous de 18 mois à 99 ans (si vous avez 102 ans, vus pouvez négocier...)
Ensuite, vous scannez ou photographiez votre dessin ou votre texte et vous l'envoyez sur son mail!
Pour que ce soit plus simple pour elle, marquez "concours de dessin Victor et Lili" dans l'objet du mail!
1er prix : un petit sac
2eme prix : un lot de carnets*
3eme prix : un livre Victor et Lili dédicacé
4eme prix : 2 cartes illustrées.
Le deuxième : Car elle sait que nous n'avons pas tous le temps de dessiner ou d'écrire!
Si vous publier l'image du concours et celle de son loup qui réfléchit
à son dessin avec un lien, (n'oubliez pas de mettre un message dans les
commentaires pour la prévenir ici!), vous participez au tirage au sort pour
gagner également un lot de carnets et de cartes!
Allé hop, vous avez jusqu'au 20 septembre
pour les 2 concours! Alors, ça vous tente?! :) Moi j'adorerais faire le
premier concours mais je pense ne pas avoir le temps alors je tente au
moins le 2e et on verra ce weekend mon inspiration :-)
Bon courage à toutes!
*Ces carnets sont des prototypes pour créer de la papeterie dans le futur! :)
Leurs troncs
étaient tordus, leurs branches étaient tordues. Ils étaient tordus des racines
jusqu’aux feuilles. Et parce qu’ils étaient tordus, ils attiraient le regard de
tous les promeneurs qui étaient fascinés par ces courbes végétales qu’on aurait
dit sculptées tant elles étaient parfaites.
Mais les trois
arbres tordus ne ravissaient pas que les promeneurs. Ils faisaient aussi le
bonheur de tous les locataires animaliers qui avaient élu domicile dans les
méandres de son tronc et de ses branches.
Il y avait bien
sûr la famille Ecureuil. Une famille d’écureuils roux très nombreuse et très
dynamique qui profitait de tous les recoins existants pour dissimuler ses
nombreuses réserves de nourriture. Les écureuils étaient les plus anciens
habitants des trois arbres tordus et d’ailleurs Pépécureuil, le doyen,
connaissait bien les histoires de tous ses voisins.
Il y avait aussi
les familles Pie, Merle et Rouge-gorge chacune installée sur un arbre mais qui
entretenaient de bonnes relations de voisinage malgré les excentricités de
Madame Pie, aussi surnommée madame Pi(e)pelette du fait de son penchant pour le
bavardage.
Il y avait la
famille Renard, installée dans les racines et tout à fait pacifique envers les
autres habitants puisque Monsieur et Madame Renard avaient depuis longtemps
décidé d’adopter un régime végétarien pour le plus grand soulagement de leurs
voisins. C’était une famille d’artistes. Monsieur Renard sculptait et Madame
Renard peignait.
Il y avait
également la famille Taupe installée tout en dessous des arbres tordus mais qui
était ravie de profiter des racines noueuses pour creuser des chambres
douillettes à leur progéniture.
Il y avait enfin
Monsieur et Madame Chouette qui vivaient au creux du tronc du troisième arbre
tordu et qui rendaient régulièrement service à chacun. Un peu de baby-sitting des
petits Merle, Pie et Rouge-gorge, récolte d’ingrédients pour les soupes de
Madame Renard ou encore des activités de guide pour la famille Taupe qui, comme
tous les représentants de son espèce, ne voyait pas très bien.
La famille
faisan quant à elle avait sa résidence secondaire dans le second des arbres
tordus. Elle ne venait qu’aux beaux jours et passait l’hiver plus au sud car
Monsieur Faisan disait ne pas supporter le froid et l’humidité de la région. Il
faut dire que Monsieur Faisan se croyait toujours malade, voire mourant quoique
étant en très bonne santé.
Mais il y avait
aussi un autre voisin : Monsieur Grimace. Et M.Grimace n’aimait pas du
tout ce qui était tordu. Mais alors pas du tout. M.Grimace préférait les formes
droites, lisses, les angles droits, la symétrie comme dans son jardin.
D’ailleurs, depuis toujours, les gens regardaient ces maudits arbres et
personne n’admirait son beau jardin où il passait pourtant beaucoup de temps à
tailler, lisser, désherber, aplanir, unifier…
M.Grimace ne
pouvait plus supporter de voir toutes ces spirales à côté de son beau jardin si
bien organisé. Il entreprit alors de remettre de l’ordre dans le paysage. Et
son plan était pour le moins simple. Couper tout et faire en sorte que tout
repousse droit comme ses propres arbres.
Un beau jour,
Madame Pie surprit une conversation entre M.Grimace et sa femme où il lui
exposait ses intentions. Inquiète, elle s’empressa de rentrer à son nid et de
prévenir tous les habitants des arbres tordus. Une réunion de crise fût
organisée chez la famille Renard qui disposait de la plus grande habitation.
« Nous
n’avons plus qu’à abdiquer, partir, déménager, faire nos bagages. Bye, bye,
Hasta la vista, Adios, Tchao. Nous sommes fichus » se lamenta Madame Pie
avec un ton dramatique.
« Mes œufs
n’ont pas éclos » dit en sanglotant madame Rouge Gorge.
« Et moi
mes petits ne savent pas encore voler » dit monsieur Merle très inquiet.
« Et nous,
nous avons stocké toutes nos réserves pour l’hiver, nous ne pouvons pas les
déplacer » dit un Ecureuil très nerveusement.
« Quant à nous, c’est ici que se trouvent
nos sources d’inspiration. » déclarèrent les Renards.
Madame Chouette
eût une idée brillante : « Et bien, dit-elle, n’attendons pas qu’il
nous coupe l’arbre sous les pattes mes amis mais prenons les devants. Monsieur
Grimace veut supprimer nos arbres parce qu’il ne supporte pas leurs torsades.
Grand bien lui fasse ! Mais nous allons d’abord lui montrer de quoi nous
sommes capables en transformant son jardin en farandole de torsades, en ode à
la spirale, que dis-je en féerie de la courbe. Ca va swinguer chez
Grimace ! »
Elle fut
immédiatement soutenue par un Pépécureuil plus remonté que jamais « Elle a
raison. Au boulot les ptits gars ! J’ai toujours habité dans ces arbres.
J’ai survécu aux tempêtes, à la faim et même à Mémécureuil ! Ce n’est pas
un Monsieur Grimace qui va me déloger ! »
L’idée de Madame
Chouette enthousiasma tous les habitants et les troupes s’organisèrent pour
passer rapidement à l’action. Et à la nuit tombée, chacun connaissait sa
mission.
Les Taupes devaient
tirer sur les légumes du potager et les replacer en zig-zag toujours guidées
par les Chouettes qui supervisaient les actions.
La grande
famille Ecureuil devait, quant à elle, tailler les arbres et arbustes
inégalement.
Les familles Merle,
Pie et Rouge-gorge avaient pour consigne de déplanter les fleurs et de les
replacer de manière très aléatoire.
La famille
Renard avait pour mission de mettre à profit ses talents d’artistes en ajoutant
de la folie à l’ensemble. Une touche artistique avec des couleurs et des formes
originales.
Enfin, la
famille Faisan veillait à ce que Monsieur Grimace et sa femme ne se réveillent
pas.
A l’aube, le
tour était joué. Chacun avait rempli sa mission et le jardin de Monsieur
Grimace était tout à fait différent.
Toute la petite
équipe était rentrée prendre un peu de repos avant d’observer la réaction de
Monsieur Grimace à la vue de son nouveau jardin. Et l’effet ne se fit pas attendre.
Les habitants des trois arbres tordus furent rapidement réveillés par un cri de
rage.
Monsieur Grimace
était tout rouge. Il criait, sautait, trépignait, soufflait. « Mais enfin
que s’est-il passé ? Cela va me prendre des semaines pour tout remettre en
place. » se lamentait-il.
« Nous
voilà donc tranquilles pour quelques semaines » déclara Madame Pie.
Mais alors que
Monsieur Grimace se mettait au travail, une chose étrange se produisit.
Les promeneurs
qui avaient si longtemps dédaigné le jardin de Monsieur Grimace commencèrent à
s’y intéresser de plus près. Les gens s’arrêtaient, le félicitaient pour
l’originalité de son potager, pour l’audace de ses créations, pour le grain de
folie qu’il avait su instiller. Mais surtout, les visiteurs saluaient l’ensemble
harmonieux formé par le jardin et les trois arbres tordus.
Monsieur Grimace
était stupéfait. Enfin on s’intéressait à son jardin. Enfin il n’était plus
éclipsé par ces arbres qu’il avait tant maudits. Il décida donc de ne rien
détruire. Au contraire Monsieur Grimace s’était converti aux zigzags ! Il
ajouta un épouvantail rigolo, des créations colorées de ses petits-enfants, des
moulins à vent, des lampions et se mit même à tailler sa haie en faisant des
vagues !
Il n’était plus
question de toucher aux arbres tordus bien sûr. Pour la plus grande joie de
leurs habitants qui donnèrent une grande fête en l’honneur de Madame Chouette,
le cerveau de l’opération. Et devinez où ils organisèrent les
festivités ??...Dans le jardin de Monsieur Grimace bien sûr !!!
La fée qui fait rêver les petits
* Toute reproduction intégrale ou partielle des textes
ci-dessus présentés,
faite sans mon consentement est illicite et constitue une contrefaçon
sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la Propriété
Intellectuelle.
Il était une
fois un petit homme tout pâle qui vivait dans une maison sans fenêtres posée
sur la plus haute colline de la région. Sa maison n’avait certes pas de
fenêtres mais elle avait un toit tout en verre si transparent qu’on aurait dit
qu’il n’y avait pas de toit du tout. Et tout pâle il était car il ne sortait
jamais. Il passait ses journées seul au milieu de sa maison carrée, la tête
penchée en arrière et des pinceaux plein les mains car il peignait le ciel.
Enfin seul, pas
vraiment. Il y avait bien Grisemine, un chat qui avait élu domicile dans la
maison carrée pour sa tranquillité. Grisemine pouvait entrer et sortir à sa
guise, dormir et jouer quand il voulait car à vrai dire le petit homme aux
pinceaux ne faisait absolument pas attention à lui. Grisemine avait bien essayé
de sympathiser au début mais il avait bien vite abandonné et désormais il vivait
sa vie de chat sans se préoccuper de son « maître ».
Le petit homme
n’avait pas de nom car depuis son installation il n’avait jamais dit à personne
comment il s’appelait. Alors dans le village on l’appelait simplement « le
fou de la colline ».
Il peignait le
ciel, les nuages, le jour, la nuit, la pluie, les orages, la neige, les
étoiles, la lune, parfois un arc en ciel. Et son ouvrage était sans fin puisque
le ciel changeait tout le temps !
Il voulait fixer
le ciel sur la toile mais les nuages avancent, le temps change, le ciel
s’assombrit et s’éclaircit. Il devait donc sans cesse enchaîner les toiles. Pas
de repos. Pas de loisirs. Juste le ciel. Et les toiles qui s’entassaient dans
la maison sans fenêtres.
Le petit homme
n’avait pas d’amis. Et pas de visiteurs non plus. A l’exception de Monsieur
Gudule, l’épicier/droguiste du village. Monsieur Gudule venait chaque semaine avec
sa vieille camionnette violette livrer nourriture et matériel dans la maison
sans fenêtres.
Monsieur Gudule
mettait un point d’honneur à parler au petit homme, à lui raconter les
dernières nouvelles du village, les derniers ragots de la vallée. Même si le
petit homme ne lui répondait jamais que par des grognements qui rebondissaient
sur les murs pleins de la maison sans fenêtres. Monsieur Gudule pensait que
cela ne pouvait lui faire que du bien de garder un petit lien avec la
civilisation. D’ailleurs il lui adressait souvent ce conseil : « Mais
arrêtez-vous donc un peu mon brave Monsieur ! C’est pas humain ce que vous
faites ! A force de regarder en l’air vous loupez tout ce qu’il y a autour
de vous. Et c’est beau aussi autour vous savez. Le ciel vous a aveuglé. C’est
bien triste.»
Mais un jour
l’impensable survint. Monsieur Gudule arriva en camionnette comme à son
habitude mais il avait une mauvaise nouvelle à annoncer au petit homme.
« Je vous
ai déposé la nourriture dans la cuisine mais pour vos couleurs il y a un
problème. Je n’ai plus de bleu. » dit-il timidement.
Et pour la
première fois, Monsieur Gudule vit le petit homme réagir à ses propos.
Il sursauta puis
dit brutalement « C’est une blague j’espère Monsieur Gudule ? ».
« Non, non
ce n’est pas une blague je n’ai plus de bleu. Ni du clair, ni du foncé, ni du
cyan, ni du marine, ni d’indigo, ni du cobalt. Et je ne serai pas réapprovisionné
avant un mois. » ajouta Monsieur Gudule.
« Enfin ce
n’est pas possible ! » hurla le petit homme. « Un mois !! Mais
comment je fais moi pendant un mois !! Je peins le ciel en rose ??!
Vous vous rendez compte Monsieur Gudule de ce qui se passe dans le ciel en un
mois ?! Mais qu’avez-vous fait de tout ce bleu ?! Vous l’avez mangé
ou quoi ?! »
Pour une
première intervention orale, Monsieur Gudule trouvait que c’était un peu
violent.
Il lui répondit
donc poliment mais sèchement comme Madame Gudule lui avait appris à le faire
avec les clients enquiquinants.
« Non je ne
l’ai pas mangé Monsieur. Une personne est simplement passée au magasin et a
acheté à Madame Gudule tout notre stock de bleu. Il s’agit d’une femme qui
vient de s’installer dans la région et qui vit dans la grande maison perchée
sur la falaise. Elle m’a d’ailleurs demandé de lui livrer un stock de bleu toutes
les semaines. Vous n’êtes donc plus le seul hurluberlu de la région. Mais elle
au moins, elle a eu la politesse de se présenter et d’échanger des paroles
aimables avec ma femme en la regardant dans les yeux. C’est pourquoi d’ailleurs
je ferai désormais passer ses commandes avant les vôtres. A présent je vous
laisse replanter votre nez dans les nuages tout en ne pouvant m’empêcher de
penser que vous devriez mettre à profit ce mois sans peinture pour profiter de
la vie et ainsi vous défaire de cette étiquette de « fou de la colline »
dont on vous affuble au village. »
Monsieur Gudule reprit alors la route de la
vallée au volant de sa camionnette violette, peiné de la réaction de son client
mais ravi d’avoir si bien mis en pratique les apprentissages de Madame Gudule.
Quant au petit
homme, ivre de rage, il décida d’abord d’essayer d’obtenir du bleu en
mélangeant des vieux pots de jaune et de vert qu’il avait retrouvé dans ses
placards. Mais rien n’y faisait. Il ne parvenait pas à recréer la bonne teinte
et de toute façon il n’en aurait jamais assez pour tenir un mois entier.
Désespéré, il se résolut à sortir de chez lui et à se diriger vers la maison
perchée sur la falaise où vivait sa nouvelle rivale.
Cela faisait des
années que le petit homme n’était pas sorti de sa maison. A vrai dire, il n’en
n’était même jamais sorti depuis qu’il s’était installé dans sa maison trois
ans auparavant. Mais l’heure était suffisamment grave pour qu’il s’aventure
hors de la maison sans fenêtre. Il entama donc son périple vers la maison de la
falaise suivi de Grisemine qui n’en croyait pas ses moustaches et qui tenait à
partager la première sortie de son maître.
Le ciel était
bleu et il allait le rester. Le petit homme le savait car son expérience du
ciel lui permettait de savoir exactement le temps qu’il allait faire. Malgré
cela il marchait très vite sans prendre le temps de regarder le paysage qu’il
n’avait pourtant jamais eu l’occasion d’admirer. Il filait à travers champs,
obsédé par sa précieuse peinture bleue. Enfin la maison de la falaise
apparaissait au bout du chemin. Il accéléra encore le pas au grand désespoir de
Grisemine dont les pattes commençaient à faiblir.
Le petit homme
tambourina nerveusement à la porte de la maison de la falaise. Il se retrouva
alors en face de la propriétaire des lieux et ne sût pas dire autre chose que
« Rendez moi ma peinture bleue ». Un long silence suivit qui l’amena
à ajouter « s’il vous plait madame ». Un autre long silence gênant
l’invitait à apporter plus d’explications. Ce qu’il se trouva contraint à
faire. « Je suis Triton Pastel, j’habite la maison sur la colline et je
peins le ciel. Mais aujourd’hui Monsieur Gudule, mon fournisseur, m’a appris
que je ne pourrai pas avoir de peinture bleue avant un mois parce que vous avez
acheté tout le stock pour peindre la mer. Mais moi j’ai besoin de bleu et je ne
peux pas attendre.»
« Enchantée
Monsieur Pastel. Je suis Eugénia Nout. Madame Gudule m’a parlé de vous. Je suis
étonnée que vous ayez fait le chemin jusqu’ici et que vous m’ayez donné votre
nom. Mais dites-moi pourquoi devrais-je vous donner ma peinture ? Le ciel
est-il plus important que la mer ? Votre travail plus important que le
mien ? »
Monsieur Pastel ne
sût que répondre. Au fond de lui bien sûr il trouvait le ciel mille fois plus
intéressant que la mer mais il sentait bien que Madame Nout ne serait pas de
son avis. Il décida donc d’abandonner. De toute façon il n’aimait pas beaucoup
parlementer et encore moins rester loin de chez lui et de ses pinceaux. Il
lança donc un court « Tant pis, je trouverai une autre solution. Au
revoir ».
Madame Nout
restait pour le moins stupéfaite. D’autant qu’elle se sentait prête à lui céder
une partie de sa peinture. Grisemine était lui aussi décontenancé. Il n’avait
pas eu tellement le temps de récupérer.
Monsieur Pastel
rentra donc chez lui. Mais à sa grande surprise sur le chemin du retour il
n’avait pas pensé au ciel. Il avait même pris le temps de cueillir des fleurs.
Et quand il arriva chez lui il trouva ses murs bien tristes. Il ne pensa pas à
prendre ses pinceaux mais joua avec Grisemine qui ne comprenait décidément plus
son maître mais qui se prêta au jeu malgré ses coussinets douloureux.
Triton Pastel ne
se reconnaissait plus. Il mangea peu et dormi peu mais surtout, surtout il ne
peignit pas !!! Il lui restait de quoi peindre encore quelques jours mais
il n’en fît rien. Il ne chercha même pas une solution à sa pénurie de peinture
bleue. Il passa la nuit la tête vers le ciel mais n’éprouva pas le besoin de
peindre ce qu’il voyait. Triton Pastel était-il malade comme le craignait
Grisemine ? Non. Triton Pastel avait simplement la tête du côté de la
falaise plutôt que dans les nuages.
Madame Nout,
quant à elle, n’avait pu s’empêcher de repenser à Triton Pastel. Elle pouvait
bien partager sa peinture avec ce pauvre homme. Il avait l’air tellement
attaché à son travail. Elle ne voulait pas avoir de mauvaises relations avec ce
qu’on aurait pu appeler un collègue finalement. Peut-être qu’un jour elle aussi
aurait besoin qu’il lui rende un service. Et puis Madame Nout avait bien envie
de voir cette fameuse maison sans fenêtres. Et tout simplement Madame Nout
avait envie de revoir Monsieur Pastel. Elle emballa donc plusieurs pots de
peinture bleue, les déposa dans les sacoches de son vélo et partit en direction
de la maison sans fenêtres.
Monsieur Triton
fût donc tiré de ses rêveries par le bruit de la sonnette. Surpris, il alla
tout de même, pour la première fois, ouvrir la porte à un visiteur. Qui n’était
autre que Madame Nout et ses pots de peinture. « J’ai bien réfléchi
dit-elle, et je ne veux surtout pas vous empêcher d’exercer notre beau métier
de peintre. Et je ne veux pas non plus me fâcher avec vous alors je vous amène
de quoi tenir un petit moment. »
Triton Pastel se
sentait comme paralysé mais il ne voulait pas paraître idiot alors il invita
Madame Nout à entrer. Il voulait lui offrir à boire pour la remercier. Et il
fît même mieux puisqu’il lui offrit les fleurs qu’il avait cueillies la veille.
Grisemine failli en perdre ses moustaches.
Et sûr de lui il
déclara : « Je vous remercie pour votre geste généreux mais je crois
que je vais suivre les conseils de Monsieur Gudule. Je vais mettre à profit ce
mois sans peinture pour procéder à quelques changements. Pour commencer je
crois que je vais ajouter quelques fenêtres à ma maison. Puis je vais faire
quelques aménagements intérieurs et je vais aller faire mes courses moi-même au
village. Qu’en dîtes –vous ?»
« C’est
beaucoup de changements d’un coup et en très peu de temps. Je ne sais pas
quelle mouche vous a piqué mais je pense que vous aurez besoin d’aide. Je vous
propose donc de vous apporter mon soutien Monsieur Pastel. » fut la
réponse d’Eugénia Nout.
Et c’est ainsi
que pendant les jours et les semaines qui suivirent Monsieur Pastel et Madame
Nout s’appelèrent Triton et Eugénia, allèrent ensemble au village faire des
courses à la plus grande surprise de tous les habitants et particulièrement de
Monsieur et Madame Gudule, ajoutèrent des fenêtres à la maison de la
colline, plantèrent des fleurs dans le
jardin de la maison de la falaise et y percèrent une fenêtre dans le toit pour
que Triton puisse voir le ciel, repeignirent la camionnette de Monsieur Gudule,
firent de la bicyclette, aménagèrent l’intérieur de Triton Pastel avec un peu
moins de toiles et un peu plus de meubles, et trouvèrent même une compagne de
jeu à Grisemine…
Triton Pastel et
Eugénia Nout étaient désormais au centre de tous les ragots de la vallée mais
ça, Monsieur Gudule se gardait bien de leur dire. On les disait amoureux. Et on
avait raison.
Triton Pastel
essaya même de peindre la mer et Eugénia Nout inséra le ciel dans ses toiles de
mer. Grisemine et Griseminette avaient maintenant deux maisons. Le fou de la
colline avait trouvé sa folle.
Ils vécurent bien sûr heureux et firent beaucoup de toiles
bleues…
La fée qui fait rêver les petits
* Toute reproduction intégrale ou partielle des textes
ci-dessus présentés,
faite sans mon consentement est illicite et constitue une contrefaçon
sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la Propriété
Intellectuelle.
Il est sorti, le premier livre pour enfant de Laetibricole! Une belle histoire entre un loup et un mouton, Victor et Lili...et tout ce qu'il faut pour fabriquer les doudous à la fin du livre! Bravo Laëti pour ce beau projet!
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La fée qui fait rêver les petits
Passionnée de littérature, j'écris de petites histoires pour faire rêver les petits. Contes et histoires du soir farfelues vous attendent, et bien sûr des petites nouvelles sur les nouveaux livres jeunesse et illustrateurs que j'aime!